Chapitre I Chapitre II Chapitre III Chapitre IV Chapitre V Épilogue
Nous nous dirigeâmes
ensuite vers le village de Gannagaro, en ce 11 juillet 1687. La plèbe présente
à l’intérieur de la bourgade fut éliminée, les moissons détruites
et les bêtes égorgées. Militaires de la Nouvelle-France
Le village nommé Tontiacton était tout
près maintenant, à environ deux 2 journées de marche. Arrivé à
proximité de celui-ci, je partis dans les bois en reconnaissance. J’écartai les branchages me bloquant la vue pour pouvoir observer
quelques gardes Tsnonntouans se trouvant devant moi. Le village était entouré de sentinelles. Ces sauvages
avaient donc eu vent de notre attaque imminente, peu surprenant après le
massacre de leurs compatriotes.
Je fis signe à Pierre, de préparer les hommes à attaquer. Lorsque je décochai
ma flèche, une dizaine d’autres sortirent des buissons pour aller
happer les quelques gardes qui surveillaient les alentours du village. Une
fois que celles-ci eurent atteint leur but, j’ouvris la course vers les
sentinelles, suivi de mes
hommes, pour achever les malheureux avant que ceux-ci ne poussent avec
leur dernier souffle un cri d’alerte. Ils étaient tous morts sur le
coup. Après notre vérification, nous continuèrent notre route vers
Tontiacton.
L’astre du jour dardait ses rayons sur les cabanes au centre des
remparts de bois. Ces murs offraient une protection sans contredit aux
sauvages qui s’adonnaient aux tâches et aux durs labeurs journaliers.
J’ordonnai à mes soldats d’entourer le village, et ils le firent tel
un serpent entourant sa proie avant de la dévorer. Lorsqu’ils furent en
position, nous établîmes un campement pour la nuit.
La brunante se faisait maintenant sentir et la froideur de la mort vint
s’installer sur le campement et ses alentours.
Je fit signe aux hommes de mettre le feu à leurs flèches.
Une lueur rougeâtre perça la noirceur, puis une autre, et encore une
autre. Des flèches enflammées trouèrent le ciel étoilé dans toutes
les directions pour atteindre les cabanes et les remparts et ainsi
faire embraser le village et ses occupants. Les étincelles couraient ici
et là dans la voûte étoilée. Les villageois se ruèrent vers la grande
porte en chêne pour échapper à ce brasier infernal.
L’éteindre aurait été une perte de temps, car tôt ou tard le
feu les aurait tous calcinés. Une fois qu’elle se fut entrebâillée, nous aperçûmes
les sauvages courir vers l’extérieur. Malheureusement pour eux,
j’avais posté mes hommes à une soixantaine de pieds de l’entrée.
J’avais placé une quarantaine de gardes, qui formaient un grand
rectangle, composé de deux rangées de soldats. Dès que mes hommes aperçurent
les malheureux villageois, ils tirèrent avec leurs mousquets. La vague de
Tsnonntouans s’écrasa sur le sol en une fraction de secondes, sitôt
suivi par une deuxième vague de sauvages. Mes soldats et moi n’eûmes
pas le temps de recharger, alors j’ordonnai de
charger aux armes blanches.
Mes hommes et nos alliés chargèrent en criant sur les villageois qui se
sauvaient. La boucherie débuta alors. Femmes et enfants furent égorgés
et scalpés vivants, comme le furent les hommes. Le sang coulait de toute
part. Mes hommes se battirent avec la rage au ventre, à la façon des bêtes
sauvages. Ce fut horrible : cette bataille frôla la démence. Qui
aurait pu faire une chose pareille? Tuer les guerriers Tsonnontouans
n’avait rien d’un crime, mais tuer femmes et enfants, voir même des
nouveau-nés…
Nos soldats se réjouirent tout de même de cette victoire, car nous
avions peu de pertes. Par contre, certains se rendirent compte, tout comme
je le fis par la suite, que ce que nous avions fait était horrible et
quelques-uns de mes combattants partirent après cette bataille. Le
sergent de la compagnie de
Valrennes, dénommé Pierre Denis, dit Lapierre, en fit de même.
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