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Chapitre V

   Deux jours plus tard, nous arrivâmes dans un étroit vallon où nos éclaireurs avaient repéré des sauvages. Denonville envoya l’avant-garde, commandée par Callières, et mit les autres pelotons, le mien y compris, en attente. Lorsque les Iroquois chargèrent les Hurons et les Outaouais, sous le commandement de Callières, les sauvages alliés des Français commencèrent dès lors à se replier. C’est alors que nous intervîmes. Nous chargeâmes, arme à feu et hachette à la main.

Disposition des effectifs de Denonville lors de leur trajet au pays des Tsonnontouans

Disposition des effectifs de Denonville lors de leur trajet au pays des Tsonnontouans                (cliquez sur l'image pour agrandir la carte)

 

   Mon mousquet fut l’un des premiers à faire feu alors que nous entrions à travers l’armée adverse. La poussière se présenta à nos yeux et l’odeur quasi nauséabonde de l’endroit n’inspirait aucune confiance. Nonobstant ces barrières physiques, nous avancions d’un pas ferme dans la cohue. En dépit de leur impétuosité, nos ennemis ne parvinrent pas à nous repousser. Les combattants des deux armées furent scalpés et tranchés vivants.  Les cadavres recouvrirent rapidement le sol et l’herbe fraîche de fin d’après-midi perdit sa coloration verdâtre pour devenir d’une couleur vivement écarlate. La terre brune s’imbiba rapidement de ce liquide poisseux qui s'écoulait des cadavres. La chaleur accablante ne fit qu’accentuer l’odeur pestilentielle qui se dégageait des malheureux tombés au combat.

 

   La bataille fut courte et les Tsonnontouans eurent vite compris que toute résistance était inutile. Mais à peine étaient-ils en fuite que mes hommes ainsi que ceux des autres pelotons les poursuivirent. Ils obéirent bien à l’ordre que Denonville avait donné : pas de prisonniers.

 

   Lorsque le combat fut terminé, nos alliés sauvages commencèrent leur rituel pour « prendre » la force de leur ennemi. Certains entreprirent de déposséder les cadavres Tsonnontouans pour ensuite « s’introduire par la voie orale » les cœurs de ceux-ci et ils entamèrent une soirée ressemblant à celle des cannibales revenant après un combat…

 

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