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Chapitre III

   Papa! Regarde!

-    Mais tais-toi Jean! Tu vas faire partir le lièvre.

Mon fils se tut. Ah ce petit garçon ! Parfois il me faisait penser à moi plus jeune.

   Il fallait me concentrer. Il ne fallait tout de même pas que je rate ma cible devant mon fils, j’en aurais été profondément humilié… Je plaçai tranquillement la crosse de mon fusil dans le creux de mon épaule. Je mirai le petit lièvre qui se trouvait à quelques pieds et…PAN!

 

-    En plein dans la tête papa! Dis, je peux aller le chercher et le ramener en le prenant par les oreilles, comme tu le fais?

-    Bien sûr mon petit, vas-y.

   Il couru à toute allure pour aller le prendre et il le leva dans les airs. Il le fit tournoyer lentement plus pour faire comme je le fais d’habitude que pour regarder si c’était une belle prise.

-    Dis fiston, tu ramènes ce lièvre ou tu le regardes toute le journée?

 

   Il courra vers moi en chantonnant et me suivit lorsque j’empruntai le petit sentier menant à notre demeure. Il y avait un cheval près de celle-ci : sûrement un messager. J’ouvris la porte en bois et, après avoir laissé passer mon fils, j’entrai à l’intérieur. L’étranger était bel et bien un messager, puisque lorsqu’il m’entendit entrer, il cessa de discuter avec ma femme, en s’excusant poliment, et se retourna vers moi. Il me tendit une lettre portant le sceau de Monseigneur Brisay de Denonville. Je l’ouvrit sans tendresse. M’éloigner de ma famille ne m’enchantait pas toujours. Le nouveau gouverneur me donnait l’ordre de descendre à la baie des Puants et de réunir tous les sauvages alliés et tous les Français pour ensuite aller écraser les Tsnonnontouans. La guerre allait donc éclater. Je remerciai le messager et le mis dehors si subtilement que le pauvre ne s’en rendit pas compte. Ma femme me regarda et baissa la tête. Elle avait deviné. Je partis au petit matin, en compagnie de l’un de mes fidèles amis et associés, Jean Desroches. Sous le regard de ma femme et de mes six enfants, je partis, portant le canot à la mode des sauvages, et en faisant signe à ma progéniture de la main.

 

   Nous allâmes ensuite chercher nos deux autres associés (le 12 août 1667, j’avais fondé une compagnie de traite des fourrures avec ces trois personnes). Isaac Nafrechoux et Toussaint Baudry se rallièrent à notre périple, et nous partîmes chercher les guerriers sauvages.

 

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