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Partie I   Partie II   Partie III   Arbre généalogique

 

Sa vie en Nouvelle-France :

Nicolas Perrot lui-même nous dit peu de chose sur sa vie en France.

   Il part très jeune en Nouvelle-France puisqu'on le trouve donné des Jésuites de 1660 à 1663, puis donné des Sulpiciens de 1666 à 1667. Selon Le Roy de La Potherie, il quitte les missionnaires en 1665 et visite les Patéouatamis et les Renards. Il a 22 ans au recensement de 1667 à Montréal et il est domestique de la veuve Jacques Testard. Le 12 août 1667, il fonde une société avec Toussaint Baudry, Jean Desroches et Isaac Nafrechoux. Il poursuit ses voyages vers la Baie des Puants (connu aujourd'hui sous le nom de Green Bay) et le Wisconsin. Le 3 septembre 1670, l'intendant Jean Talon lui demande d'accompagner en tant qu'interprète Daumont de Saint-Lusson, commissaire délégué « au pays des sauvages Ouataouas, Nez-Percés, Illinois et autres nations découvertes et à découvrir en l'Amérique septentrionale. » Nicolas Perrot forme alors une nouvelle société commerciale avec Jean Dupuis, Denis Masse, Pierre Poupart, Jean Guytard et Jacques Benoit. Peu doué ou malchanceux en affaire, Perrot est un ambassadeur hors pair auprès des nations indiennes qu'il convie au Saut Sainte-Marie « pour entendre la parole du Roy.»

   Le 4 juin 1671, St-Lusson peut ainsi, grâce à Perrot, prendre la parole devant 14 nations indiennes. Aimé des Indiens qui le surnommèrent un peu plus tard Metaminens, l'homme aux jambes de fer, Perrot semble ne pas avoir eu l'échine assez souple pour les représentants officiels de sa patrie d'origine, la France. Ainsi, toutes les fourrures qu'il traita au Saut Ste-Marie lui furent saisies le 3 septembre suivant à Québec par St-Lusson ! Étranges remerciements…

   Âgé de 26 ans au recensement de 1671 à Montréal, il est domestique des Supliciens et se marie le 11 novembre 1671 avec Madeleine Raclot, fille d'Ildebon ( ou Godebon) Raclot et de Marie Viennot, originaire de l'évêché de Paris. Le contrat de mariage est signé chez Guillaume de La Rue, notaire au Cap de la Madeleine. Onze enfants naîtront de cette union.

 

   Le cas de la famille Raclot est unique dans l'histoire des Filles du Roy car c'est la seule fois où trois jeunes filles immigrèrent avec leur père, leur mère étant morte à Paris avant le départ. Marie, la plus jeune des soeurs est née en 1656, elle épousa René Beaudoin à Champlain le 12 octobre 1671. Son père lui donna 1000 livres en dot. Elle reçu également 100 livres du Roy. il donna la même somme à Marie-Madeleine née en 1654 lors de son mariage avec Nicolas Perrot. La dot du Roy n'est pas mentionnée dans son cas. La troisème fille, Françoise, née en 1653 épousa devant le même notaire un dénommé Michel David de la seigneurie de Linctot. Le mariage eut lieu le 2 décembre 1671 et si l'on peut penser que le père Raclot lui laissa aussi mille livres en dot, lui-même n'était pas présent car il était reparti avec le dernier bateau de la saison.


Le couple s'établit d'abord à Champlain, puis au début de 1672, il acquit une terre sur la rive est de la rivière Saint-Michel, achetée à Michel Godefroy de Linctot, sieur Dutort. Le 2 décembre 1677, on le retrouve à la rivière Saint-Michel sur une concession de Charles-Pierre Legardeur de Villiers, seigneur de Bécancour.


   Il a 37 ans au recensement de 1681 à Bécancour et déjà six enfants. Il y avait alors à Bécancour 11 familles et 45 habitants presque tous installés sur les bords de la Rivière Puante. Perrot possédait alors une ferme de 18 arpents cultivés, deux fusils et cinq bêtes à cornes. Sa belle-soeur, Françoise vivait non loin de là, sur la côte est de la Rivière Puante avec son mari Michel David et sa famille.


   Perrot n'en cesse pas pour autant la traite et ce, jusqu'en 1698 ! En 1684, Le Febvre de la Barre, convaincu que seul Perrot saura persuader les Indiens de se joindre à la guerre qu'il projette contre les Iroquois, lui confie la mission de réunir les tribus à Niagara. Mais entre temps, De la Barre a signé la paix et les tribus indiennes sont fort déçues d'avoir à rentrer chez elles sans avoir combattu.
Engageur ouest du 14 mai 1688 au 21 août 1691
Il sera coureur de bois et interprète, commandant de la Baie des Puants pour le Pays d'en Haut. Avant de partir pour ces contrées lointaines avec vingt voyageurs, il donne procuration à sa femme l'autorisant à agir en son nom.


   Au printemps 1685, il devra faire appel à toute sa connaissance de la psychologie indienne pour réconcilier les Renards, les Sioux et les Sauteux. Ses discours sont empreints de la même emphase que celle des Indiens. On peut imaginer que le succès de Perrot auprès des Indiens tient à la modestie de sa démarche et à son ouverture d'esprit exceptionnelle. Au printemps de 1687, il rejoint les troupes françaises à Détroit puis se dirige vers le pays des Tsonnontouans où il prend part à la destruction de cinq villages.

   Pendant ce temps, toutes les pelleteries (40 000 livres), des peaux de fourrures, qu'il avait déposé à la mission St François-Xavier disparaissent en fumée. Perrot est totalement ruiné.
Il rentre alors à Montréal et s'active à renouveler ses marchandises pour recommencer la traite. Il achète à crédit la seigneurie de Rivière-au-loup, près de Trois-Rivières, à Jean Lechasseur pour la somme de 4000 livres en peaux de castor. Il devra la lui rendre quelques années plus tard, n'ayant pu acquitter sa dette.


   Le 8 mai 1689, il construit le fort Saint-Nicolas à l'embouchure du Wisconsin au lieu appelé «Prairie du chien», et prend possession au nom du Roy «de la Baie des Puants, lac et rivières des Outaganis et Maskoutins, rivière de Ouiskouche et celle de Mississippi, pays des Nadouesioux, Rivière-Sainte-Croix et Saint-Pierre et autres lieux plus éloignés…». Il est le premier blanc à gravir le mont Trempealau, une curiosité géologique sur le Mississippi. Les Indiens appelait cette montagne «Ma-nee-a-chah», la montagne dont le pied trempe dans l'eau, ce que les Français ont traduit par «La montagne qui trempe à l'eau» qui deviendra plus tard Trempealeau. On peut aujourd'hui y visiter le Perrot State Park. Nicolas y passa l'hiver 1685. Au printemps, il remonta vers le lac Pépin où il édifia le Fort St-Antoine en l'honneur d'Antoine Lefebvre de La Barre.

 

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